Ophélie, 28 ans
Ophélie parle de son avortement et de la découverte de son mal-être par la suite… Elle témoigne aussi de son parcours spirituel qui l’a aidé a surmonter ses difficultés.
Julie, 20 ans
Un petit bout de ma vie qui restera dans ma mémoire pour toujours !
Marie
Voila il y a 16 ans, j’ai avorté. Comment ai-je pu tordre le bras à mes convictions à ce point ? Je me le demande encore. Voici mon histoire résumée en quelques mots : J’ai 22 ans et je suis amoureuse d’un garçon depuis trois ans, je réalise un jour que je suis enceinte… Le sol se dérobe sous mes pas ; je m’empêche de toutes mes forces de penser à ce petit être qui est dans mon ventre sans l’avoir demandé. J’informe le père mais il refuse toute discussion : il refuse que je mette au monde un enfant qui ne portera jamais son nom et il refuse d’en parler à ses parents ; bref, il refuse totalement ses responsabilités. Quant à moi, impossible de mon côté d’en parler à ma propre mère : j’ai terriblement peur d’elle et pense qu’elle a déjà eu suffisamment de difficultés dans la vie : violence conjugale, divorce, chômage. Je me sens plus seule que jamais et le courage commence à me manquer. L’idée d’avorter fait ainsi son chemin. Malheureusement, je ne connais pas encore les associations d’aide aux femmes en détresse qui existent dans ma ville. Je ne connais pas non plus les terreurs physiques et psychologiques que je m’apprête à vivre car, de cela, personne ne parle. La visite chez le gynécologue qui doit pratiquer l’avortement me laisse un souvenir amer, agressif et très profondément triste.
Loriane
On vit dans une société qui n’accepte pas les différences comme si on n’avait pas le droit de donner la vie à 17 ans. Moi, je suis fière d’avoir un enfant. Si je suis une femme, c’est aussi pour être Maman !
Anne
Début mai 2007, le verdict tombe : je suis enceinte ! Je devrais être heureuse mais je pleure, j’ai peur de l’annoncer à mon mari. Sa réaction est vive en effet, le dialogue est impossible, pour lui, il n’y a pas d’autres issues possibles que l’IVG. Jamais notre couple n’avait abordé ce sujet délicat ! Je me sens complètement seule face à cette décision. 48 heures après mon test de grossesse, ma décision est prise, je fonce, je garde mon bébé. Une décision qui m’appartient, que personne ne pouvait prendre à ma place, pas même mon mari. Une amie me donne une adresse d’une association d’aide aux femmes enceintes en détresse. J’appelle et je trouve là quelqu’un qui me réconforte, qui ne juge ni mon mari, ni moi, qui m’aidera psychologiquement.
L.
Chaque année, à la même période que celle de mon avortement, je revis l’angoisse et la solitude de ces moments. À la naissance de chacun de mes enfants nés par la suite, je fais des cauchemars terribles que je tue mon enfant nouveau-né de mes propres mains et vis des mois de dépression. Je peux aussi témoigner que mon fils aîné, qui était très stressé et en activité perpétuelle, et avec qui le lien maternel avait du mal à s’établir, avait perçu dans mon ventre la présence du bébé qui l’a précédé et la violence de sa disparition. Depuis que je lui ai expliqué l’événement à mi-mot, notre relation a été restaurée et son stress a nettement baissé. Je le sens plus calme, comme si il avait accueilli cette vérité comme une évidence qu’on lui avait cachée pendant 7 ans. Voila pourquoi il avait manqué de confiance en moi. En conclusion de ce témoignage, je souhaite vous dire que l’avortement a tué une part de moi-même en plus de tuer mon petit. Nos petits méritent mieux que cela ! Les femmes méritent mieux que cela !